AMAP d’Autan - Jacques Dezeuze

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Ailleurs aussi, les Amap

En région Rhône-Alpes

vendredi 2 octobre 2009, par Didier


Les Amap, pour accorder sur le territoire de l’offre et la demande - Interview ... Soumis par Odile Jacquin / Scop la Péniche le mer, 30/09/2009 - 16:43.

Source : Rhône-AlpeSolidaires

Parallèlement au développement fulgurant des Amaps, apparaissent d’autres modes de distributions mettant en avant la vente directe, le bio ou le circuit court, plus rarement la dimension sociale de la production ou le projet collectif d’un développement agricole local que l’on rencontre dans les Amaps. Quelle est donc la spécificité des Amaps ? Rappel des fondamentaux avec Bernard Dupeloux bénévole à l’Alliance PEC Isère dans le Grésivaudan (entre Grenoble et Chambéry).

Qu’est-ce que les Amaps ont en plus ?

Une Amap ne correspond pas à un geste de consommation ordinaire. Il s’agit d’un engagement dans un projet collectif et citoyen. L’amapien s’engage avec d’autres à travers un contrat auprès d’un ou plusieurs producteurs. Il fait un choix en fonction de considérations touchant à la santé, à l’environnement ou au social en lien avec son territoire, et en lien avec ses enfants et ses petits-enfants… D’autre part, l’Amap repose sur une rencontre avec un producteur et sur un dialogue avec lui pour aboutir à un accord ancré sur un territoire et respectant les attentes de chacun. Ce n’est pas toujours facile, les questions des amapiens peuvent être difficiles à entendre pour un producteur. Mais elles sont nécessaires pour faire avancer tout le monde. Et la preuve est faite avec la rareté des cas de désengagements des producteurs.

Dans les autres modes de distributions, le risque c’est la perte du dialogue directe entre le consomm’acteur et le producteur ; dés qu’on perd l’espace d’échange et de dialogue, on va vers des dérives. On le voit par exemple dans la production de fromage en Savoie de beaufort ou de reblochon qui en optant pour la normalisation, les AOC ou autres, se retrouvent aujourd’hui à subir la crise du lait comme tous les éleveurs.

Circuits courts ou bio, c’est pareil ?

Circuit court ou local ne sont pas des conditions suffisantes pour définir la qualité. On peut faire du local avec 25 ou 30 traitements sur des fruits par exemple. Un fruit produit localement peut être traité avec les mêmes produits qu’à l’autre bout du monde. D’autre part, certaines productions bio suivent un mode commercial classique et ne prennent pas en compte la dimension environnementale plus large ou la dimension sociale.

En revanche, les Amaps démontrent aujourd’hui que l’on peut travailler en bio localement. Sous nos latitudes, la géographie le permet. On n’a pas besoin de recourir aux intrants. Ici, dans la plaine alluviale du Grésivaudan, avec les traitements naturels de l’agriculture biologique, les producteurs qui changent d’approche, ne rencontrent pas de difficultés notables.

Le bio et le local, vont-ils bientôt se rencontrer ?

Je crois très sincèrement à une prise de conscience actuelle de chacun. Les agriculteurs ont envie de devenir des paysans véritables plutôt que des applicateurs de produits en cide (herbicide, fongicide, insecticide). La prise de conscience des élus locaux est très sensible depuis quelques années. Et surtout, il y a la pression des consommateurs dont la demande pour le bio et la qualité augmente constamment. Il faudra bien y répondre. Leur préférence en faveur du bio se fait très clairement, nous le constatons sur le terrain. Lors d’une rencontre récente entre un éleveur de volailles qui projette de s’installer et plusieurs Amaps intéressées, la demande des amapiens au producteur a été claire, ils s’engagent à condition que le mode d’élevage soit bio.

On voit aussi que les producteurs ont bien plus d’échanges entre eux, il arrive de plus en plus souvent qu’un producteur de fruit qui souhaite transformer sa production se rapproche d’un autre producteur pour mutualiser un autoclave pour la stérilisation des bouteilles par exemple. Ou encore, un transformateur en viande élabore avec un éleveur de brebis ou de chèvre, une valorisation des animaux de réforme. Les intérêts des uns et des autres se rapprochent dans la proximité.

Votre action passe également par votre participation aux instances de concertation telles que le conseil local de développement … Quel y est votre action ?

Alliance PEC défend l’idée qu’à l’échelle du bassin, il faut adapter les modes de production à la demande, c’est une approche nouvelle pour l’agriculture. Sur un pays, on peut constater, par exemple que l’élevage laitier a laissé la place à l’élevage de viande plus rémunérateur. Pour répondre à cette dérive, nous nous efforçons de faire valoir qu’il faut produire de la viande localement, certes, mais que les besoins correspondant à une alimentation saine c’est aussi du lait et des laitages de qualité. Ce sont là de réels besoins locaux qui ne sont pas satisfaits. C’est notre mission de défendre ces options au niveau du bassin, c’est-à-dire là où les problématiques sont les mêmes et où on peut s’entendre pour y répondre ensemble. Parallèlement, nous travaillons à mieux connaître le poids économique de la vente directe, des Amaps et des productions de qualité, pour déterminer ce que cela représente en terme d’emploi et d’apport économique sur le territoire.

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